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Qu’on se figure une villace ouverte de tous côtés, qui jamais n’aurait pu s’opposer aux efforts de 25,000 hommes qui l’attaquaient à la fois.

Qu’on se représente, en guise de maisons, une réunion de colombiers mal bâtis en boue et en paille, sans autres fenêtres que quelques trous couverts d’un treillage de bois grossier : il en est peu avec des toits, et les portes sont si petites qu’il faut se baisser pour entrer. Hormis le quartier des Francs et le côté des grands, les rues sont toutes étroites et tortueuses : aucune n’est pavée, de sorte qu’on y est continuellement incommodé de la poussière ou d’une chaleur brûlante. S’il prend fantaisie aux habitans d’arroser le devant de leurs maisons, ou plutôt de leurs cabanes, la poussière se change en boue, et il n’est plus possible alors de marcher autrement que dans la fange. Les plus belles maisons n’ont qu’un étage avec terrasse, et une petite porte en bois, serrure en bois ; point de fenêtres, mais un grillage en bois,