Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’hôpital serait respecté. Nous y consentîmes à cette condition. Trente soldats seulement sortirent des rangs en disant qu’ils ne voulaient pas se rendre ; ils furent à l’instant enveloppés par les cosaques et massacrés sous nos yeux de la manière la plus cruelle. Toutes ces choses se passaient le 27 octobre. Dès ce moment nous fûmes prisonniers.

L’impératrice mère, informée de notre conduite, nous fit remettre une somme de mille francs. Nous ne fûmes pas traités aussi favorablement par le gouverneur comte Rostopchin.

On lui rendit compte des soins que nous avions prodigués aux Français blessés, du courage avec lequel nous venions de défendre l’asile des malades ; enfin, des moyens par nous employés pour suffire pendant dix jours à l’existence de plus de deux mille hommes. Il témoigna le désir de nous voir, et nous fit appeler, mon beau-fils et moi. Mais je m’aperçus facilement dès l’abord,