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de Bonnay de le mettre en rapport avec M. Franck, afin de pouvoir adresser dans la suite du voyage des bulletins à ce médecin.

» Je n’ai pas besoin de recommander à M. d’H*** de mettre la vérité tout entière dans ses bulletins, qu’elle soit affligeante ou consolante. »


N. B. Le comte d’Avaray alla passer quelque temps en Italie ; et sa santé, sans se rétablir entièrement, lui permit de rejoindre son maître, qui, sur l’invitation de l’empereur Alexandre, était retourné à Mittau. Il suivit ensuite le Roi en Angleterre ; et c’est de cette île qu’après avoir reçu du Roi le titre de duc, il partit, au mois d’août 1810, pour aller chercher à Madère, sous un ciel plus doux, un adoucissement à ses souffrances. Cette nouvelle séparation, qui devait être éternelle, fut douloureuse ; le duc avait le pressentiment de sa mort prochaine. D’abord, un climat heureux et une température toujours égale lui procurèrent quelque soulagement ; mais, après avoir langui neuf mois dans les alternatives que présente presque toujours la maladie qui le conduisit au tombeau, il termina sa carrière le 11 juin 1811, à l’âge de cinquante-deux ans. Le Roi reçut à Hartwel la nouvelle de sa mort ; et, pénétré de la plus vive douleur, il donna des larmes à la mémoire d’un sujet qui lui avait été si cher, et dont il conserva toujours le souvenir.

L’éloge du duc d’Avaray est tout entier dans ces mots : Il aima son Prince, et il en fut aimé ; il servit Louis XVIII comme Louis XVIII méritait d’être servi, et comme il faudrait toujours servir son Roi.