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Les eaux du lac ont une saveur moins désagréable que celles de la mer ; elles sont même potables pendant l’inondation du Nil. La profondeur générale du lac est de trois pieds ; il est très-poissonneux ; l’entrée des bouches est fréquentée par des marsouins. On navigue sur le lac à la voile, à la rame, et à la perche ; on mouille en s’amarant à deux perches qu’on enfonce très-aisément, l’une de l’avant, l’autre de l’arrière. Les bateaux pêcheurs du lac ont à peu près la même forme que ceux du Nil, c’est-à-dire que leur proue est plus élevée d’environ deux pieds que leur poupe. La quille est concave sur sa longueur, à cause de l’échouage assez fréquent dans un lac qui se trouve avoir tant de bas-fonds.

L’air du lac est très-sain ; il y avait plus de trente ans que les habitans de Matariéh n’avaient vu leurs îles ravagées par la peste.

Le lac ne communique avec la mer que par deux bouches praticables, celles de Dibéh et d’Omm-Farége. Ces ouvertures étaient