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gement affiché sur leur dos. Le cortége se rendit au lieu destiné à recevoir les dépouilles mortelles de Kléber. Le citoyen Fournier, membre de l’Institut d’Égypte, prononça un discours analogue à la circonstance, et fit l’analyse de la vie militaire du général : « Je vous prends à témoin, dit-il, ô vous, brave cavalerie, qui accourûtes sur les montagnes de Koraïm pour le défendre ; eh bien ! cette vie que vous lui avez si bien conservée, il vient de la perdre par une trop grande confiance qui le porta à quitter ses armes, et à s’éloigner de ses gardes. Quel est celui de vous qui n’aurait aspiré à la gloire de se jeter entre lui et son assassin ! »

On vit des soldats s’avancer religieusement ; d’autres jeter des couronnes de laurier sur la tombe. Jamais général n’eut l’amour universel de ses soldats comme lui. On peut dire que s’il eût quelques ennemis pendant sa vie, à sa mort tous le regrettèrent. Kléber avait l’air majestueux ; il était terrible