Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

armée dans la situation la plus critique, pour se rendre en toute hâte à Paris.

Il était arrivé en traîneau, accompagné d’un juif polonais qui lui servait de guide et d’interprète. Il descendit à la poste, et fit demander le maître de la maison. Il était absent. Sa femme se présente, et lui répond qu’elle va envoyer chercher son mari. En approchant de plus près, cette femme croit reconnaître, dans l’étranger qui lui parle, Napoléon, qu’elle a déjà vu, et elle le regarde avec beaucoup d’attention. « Vous me regardez si attentivement, madame, lui dit alors Napoléon, que je serais tenté de croire que vous me connaissez. — Je crois effectivement avoir l’honneur de parler à S. M. l’Empereur des Français. — Vous ne vous trompez pas. » En disant ces mots, il lui remit dans la main trois rouleaux de vingt-cinq napoléons, en l’engageant à faire revenir son mari le plus promptement possible. Il lui adressa ensuite différentes questions sur