Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/117

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Il le défendrait à son fermier, formellement. Ça tue la terre. Ils rongent l’herbe et leur fumier ne vaut rien. Ce n’est bon qu’à faire en grand, dans les herbages des vallées, mais dans les cours, sous les pommiers, c’était de la folie. Et maintenant qu’on voit arriver tant de viandes d’Amérique ! N’était-ce pas là ce qui avait ruiné les Goron ? Il ne voulait pas les blaguer, ces pauvres gens, mais vraiment ils étaient trop bêtes. Et ce Cyrille, pourquoi donc s’était-il laissé mener comme ça par sa femme ! Et pourquoi n’était-il pas là, tantôt ? Il avait dû s’enfuir en les voyant arriver.

— Cyrille ! cria longuement une voix perçante.

Dans le calme de l’air ce cri monta, répété trois fois. C’était Mme Goron qui devant sa porte, appelait son mari.