Aller au contenu

Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sec et ce brouillard-là va nous retarder !… Sans compter que le foin pourrait bien être perdu si d’ici tantôt le soleil ne se montre point ! Ça pourrit et ce n’est plus bon qu’à faire de la litière…

Il lâchait ses phrases lentement, s’apitoyant et geignant, marchant avec un balancement des bras gênés par le bouffant de sa blouse bleue, toute neuve et luisante, où perlaient, aux plis, des gouttelettes claires de brouillard condensé.

Le propriétaire se retourna vers le batelier, qui se tenait à sa gauche, et lui dit :

— Hein ? les gens heureux, ça se plaint toujours !

Le batelier ricana, sans rien répondre, avec un clignement d’yeux à l’adresse du fermier qui répondit :