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Page:Beauclair - Les Horizontales, 1885.djvu/15

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LES HORIZONTALES



VI



Minuit sonnait alors, et de l’alcôve claire
Montaient des pleurs de joie et des cris de colère.
La Folie érotique étreignait les cerveaux,
Et les lèvres cherchaient, par des baisers nouveaux,
À calmer un instant l’ardeur des fièvres chaudes.
Les bras entrelacés, marquises et ribaudes,
Cousettes et catins, sous le commandement
Superbe et triomphal de Paris, doucement
Se mirent à danser la valse lesbienne.

— Ça va bien, dit Paris, quelle joie est la mienne !
Et Paris était las, pourtant, et son archet
À marquer la cadence, à son côté penchait.

Les valseuses, avec leurs paupières mi-closes,
En passant, effeuillaient, le long du lit, des roses.
Leur grâce était sans force et leur sourire vain.
Or, Paris fit venir, pour lui verser du vin,
Voulant redoubler ses étreintes fatiguées,
De pâles jeunes gens aux hanches disloquées.