Page:Beauclair - Ohé ! l’Artiste, 1887.djvu/21

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Jean, qui avait allumé une pipe, s’accouda sur la barre d’appui et songea. L’été finissait. Des odeurs de foin venaient de la côte, en face, plus pénétrantes pendant cette nuit orageuse. Au ciel, passaient de gros nuages gris, à travers lesquels s’épandait faiblement une clarté.

Jean regardait la route, claire entre les haies sombres. Un passant attardé s’éloignait, rhythmant sa marche avec un bâton qui sonnait sur les cailloux, et les roquets réveillés poussaient des jappements, repris de loin en loin, à chaque ferme. Son chien, dans le jardin, après avoir aboyé longuement, rentra dans la niche, en agitant la chaîne qui roula sur le bois avec un bruit lugubre. Puis, un froissement de paille remuée.