Page:Beauclair - Ohé ! l’Artiste, 1887.djvu/87

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— J’ai une grande peur, mon pauvre Jean, c’est que ton père ne veuille pas te laisser repartir pour Paris, malgré tes explications.

Jean aussi avait cette crainte. Un autre, moins réfléchi, se serait passé de la permission et des fonds paternels et jeté dans la mêlée, quitte à sombrer, mais Jean réfléchit. Il se dit que l’important était de ne pas courber le front et de refuser le travail manuel auquel on voulait l’astreindre. Rentrer à Paris, sans un sou ! Il n’y songeait pas, ayant trop vu, dans ses courses où il les faisait causer, les promeneurs déguenillés, sur les bancs des boulevards extérieurs et le long des quais. Il savait que, sans argent, il ne pourrait que rejoindre ces désespérés. Il attendrait.