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Une heure chez M. Barrès.

chances d’être élu. Je vis là une lutte… la lutte électorale, d’abord… C’était une période nouvelle, pour moi, et agitée !… Je faillis être assommé par des adversaires trop violents… Une fois député, j’ai trouvé que cette situation a des avantages. On parla de moi, parce que j’étais boulangiste ; parce que j’arrivai, à l’ouverture de la session, avec un bras en écharpe — je m’étais battu la veille, à l’épée ; — parce que j’étais un des plus jeunes élus ; parce que, pour faire de l’esprit facile, des journalistes parlementaires dirent que j’étais un député — décadent, allusion à mes œuvres, mal jugées par ces publicistes. En somme, il m’arriva cette aubaine de n’être point, pour le grand public, l’un des quatre cents inconnus du Parlement. C’est à la fois le député et l’homme de lettres que l’on invite dans le monde. Ceux