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LE SOLDO


Puis d’autres monts, au front plus haut,
Prolongeant ceux de l’Engadine,
Et qui forment une courtine
Derrière laquelle badine
L’adorable lac de Como.

A l’Occident enfin se pose
Ton chef redoutable et neigeux.
Vieillard qui ne souris qu’aux jeux
Du couchant et, l’air orageux,
Veilles sur Pallanza, Mont Rose.

Et ce paysage est si beau
Qu’après avoir, d’un pareil faîte,
Nature, contemplé ta fête,
On se sent l’âme stupéfaite
Qu’il faille descendre au tombeau !

Hélas ! mes yeux, est-ce possible
Que vous vous fermiez ? Est-il vrai
Qu’un jour venant je ne verrai
Plus rien de ce que j’adorai
Avec tout mon être sensible ?

Hélas ! mes yeux, est-ce possible ?