ranto met le qualificatif au nominatif dans les phrases suivantes : Vi nomas min feliĉa, sed mi ne estas tia. Vous me dites heureux, mais je ne le suis pas. — Vous le croyez meilleur qu’il n’est. Vi kredas lin pli bona, ol li estas. — Je l’estime capable de tout. Mi juĝas lin kapabla por ĉio. — Ceci m’a rendu très prudent. Tio ĉi faris min tre prudenta. — Pour rendre le verre incassable on… Por fari la vitron nerompebla, oni…
Dans le dernier exemple j’obtiendrais un sens tout autre, si je disais : Por fari la vitron nerompeblan, car alors il ne s’agirait plus de rendre incassable un verre qui ne l’était pas, mais bien des procédés employés pour fabriquer le verre incassable. Les traductions de ces deux phrases seraient différentes en français. En effet, la première (avec rompebla) donne : Pour rendre le verre incassable, on… et la seconde (avec rompeblan) donne : Pour fabriquer le verre incassable, on… sens tout autre, comme on le voit.
En résumé, mettez le qualificatif à l’accusatif, si vraiment l’objet possède la qualité en question ; mettez le qualificatif au nominatif, si on donne à l’objet cette qualité qu’auparavant il n’avait pas ou que peut-être même il n’a pas.
Grâce à ce choix entre le nominatif et l’accusatif, l’idée est rendue, en Esperanto, sans périphrase et avec une justesse absolue.
Les mots du tableau qui suit, alors même qu’ils répondent à des adjectifs, à des pronoms ou à des adverbes français, ne sont pas considérés comme