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Page:Beaufront, Commentaire sur la grammaire Espéranto, 1906, 5ed.djvu/154

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e comme é, o comme o dans dos, au commencement, au milieu et à la fin des mots, monosyllabes ou polysyllabes[1].

D'ailleurs fuyons une insistance, où mieux une exagération qui donnerait à ces nuances une lourdeur désagréable. Ce qu'il faut éviter c'est que a se ferme comme dans ma, que o et e s'ouvrent comme dans dot ou dés.

L’accent tonique prête à une remarque analogue. Dans nos langues, si on l’omet ou si on le déplace, bien souvent on cesse d’être compris et l’on peut faire passer le mot d’un sens à un autre très différent, parfois même opposé. Rien de semblable ne se produit en Esperanto, et l’accent tonique omis ou déplacé n’y cause aucune méprise. Mais, franchement, il est si facile à faire avec la place immuable qu’il occupe sur l’avant-dernière syllabe du mot, qu’il faudrait mettre de la mauvaise volonté pour le déplacer ou le manquer. D’autre part, le négliger priverait assurément l’Esperanto d’une grande partie de son charme et de son harmonie.

  1. Nous appelons tout spécialement l’attention des Russes sur la parfaite netteté que doit avoir partout, et spécialement dans les finales, en Esperanto, le son a et le son o, et sur l’impossibilité de faire rimer en Esperanto a ou aj avec o ou oj.