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Page:Beaufront, Commentaire sur la grammaire Espéranto, 1906, 5ed.djvu/88

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sia bastono (per et non de ni kun, en Esperanto, parce que les prépositions de ou avec du français signifient bien par, au moyen de). — D’où venez-vous ? Je viens de Paris. El kie vi venas ? Mi venas el Parizo (el parce que la sortie se marque par el, en Esperanto, et qu’ici l’on sort bien du lieu). — Nous passerons par la place. Ni pasos tra la placo (tra parce que la préposition par signifie bien ici à travers). — Il est très estimé de tous ou par tous. Li estas tre estimata de ĉiuj (de parce que, dans cette phrase, il y a bien dépendance par origine ou point de départ. D’où part, de qui dépend l’estime dont li est l’objet ? de ĉiuj). — L’amour de Dieu. La amo de Dio (celui qu’il nous porte, celui qui part, qui va de lui à nous). — L’amour de Dieu. La amo al Dio (celui qui va vers lui, celui que nous lui portons). — Je parle à votre père. Mi parolis kun via patro (car on parle avec quelqu’un). — Nous avons quelque chose à manger. Ni havas ion por manĝi (car ici à signifie pour). — Enclin au mensonge. Inklina al la mensogo. — Docteur en médecine. Doktoro de medicino. — Professeur de littérature. Profesoro de literaturo. — Commerçant en draps. Komercisto de drapoj. — Fabricant de meubles. Fabrikisto de mebloj. — Marchand de vin (ou de vins). Vendisto de vino (aŭ de vinoj). — Étudiant en droit. Studento de leĝoscienco. — Professeur de français, de philosophie. Profesoro de lingvo franca, de filozofio[1].

  1. Dans ces expressions désignant le grade ou la profession, la préposition de est logiquement employée parce qu’il y a dépendance par destination, où mieux consécration : le docteur, le professeur, le commerçant, le fabricant, le marchand, l’étudiant. s’étant voués et comme donnés à la profession qu’ils exercent, celui-ci à la médecine, celui-là à la littérature, etc. Par le fait, ils lui appartiennent.
    Quant à l’absence de l’article avant les mots medicino, literaturo, leĝoscienco, lingvo franca, filozofio, elle tient à ce que nous sommes ici en face d’un titre, et que l’Esperanto, comme toutes les langues qui emploient l’article, l’omet en pareil cas. D’ailleurs, il y aurait parfois inconvénient à l’employer. En effet, si je dis. par exemple : professeur de littérature de mon frère, profesoro de literaturo de mia frato, on ne peut croire que la littérature appartient à mon frère, profesoro de la