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INTRODUCTION.

qu’on ne connaît pas encore ? La nature même condamne ce procédé : l’enfant entend et comprend depuis assez longtemps déjà sa langue maternelle, quand il commence à la parler.

Pour bien s’assimiler et pour bien reproduire les mots, les règles et les expressions d’une langue, quelle qu’elle soit, il faut une observation attentive et un travail d’imitation, dont personne au monde ne peut nous dispenser. Sans doute cette observation et ce travail sont infiniment plus faciles en Espéranto qu’en toute autre langue ; mais, si faciles, si réduits qu’ils soient, ils ont une importance capitale. Sans eux, impossible de bien parler l’Esperanto, car seuls ils peuvent nous empêcher de transporter inconsciemment dans la langue internationale, les bizarreries et les idiotismes des langues nationales. Précisément parce que l’Esperanto est tout entier fondé sur la logique, nous devons nous approprier avec soin les mots justes, les expressions rationnelles qu’il substitue à tant de mots vagues ou faux, à tant d’expressions illogiques employées dans nos langues. C’est d’ailleurs la seule voie que nous puissions prendre pour obtenir entre nous l’unité de formes et le style régulier indispensables à l’entente réciproque. Car, pas plus en Esperanto que dans un autre idiome, il n’est permis à personne de prendre pour guide sa langue maternelle. On doit, au contraire, se demander constamment, surtout au début, si la forme ou le mot qu’on veut employer sont bien admis par l’Esperanto. On comprendra donc facile-