Aller au contenu

Page:Beaugrand - Anita souvenirs d'un contre-guérillas, 1874.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
ANITA

honneur de soldat loyal, a pu sans mourir de honte prêter son épée dans de telles conditions, apprenez que je ne suis pas un de ces hommes-là. Plutôt mille fois mourir simple soldat fidèle à mon devoir d’honnête homme, que de vivre avec un grade que j’aurais acheté au prix d’une trahison honteuse.

— Est-ce là votre dernier mot ?

— Oui, général.

— Et vous avez bien réfléchi ?

— J’ai bien réfléchi.

Le général parut absorbé dans ses pensées pendant quelques instants, puis se tournant vers l’un de ses aides-de-camp :

— Capitaine Carrillos, dit-il vous verrez à ce que le prisonnier soit conduit sous bonne escorte au camp de Santa Rosa, pour y être interné jusqu’à nouvel ordre. Et faisant signe de la main aux gardes qui m’avaient introduit, il me renvoya au corps de garde en attendant mon départ qui ne devait pas longtemps tarder.