entr’actes ; mais le premier appel du clairon nous faisait rentrer en scène, et nous avions la réputation de nous battre comme des enragés ; ce qui faisait que les Chinacos nous avaient appliqué le gentil sobriquet de diabolos colorados, — ce qui veut dire « diables rouges. »
Ils avaient, ma foi, raison de ne pas nous adorer, ces bons Mexicains, car nous leur rendions bien la pareille et avec intérêts encore.
C’était au premier jour de février 1866, si je me rappelle bien. Nous étions de passage à Monterey, venant de Matamoros, et en route pour rejoindre la division Douay, qui était campée sous les murs de San Luis Potosi.
Notre escadron escortait un convoi de vivres. Comme les muletiers mexicains ne sont jamais pressés, et que le train n’avançait pas vite, j’avais demandé et obtenu la permission de devancer le détachement d’un jour ; et je me trouvais à Monterey, vingt-quatre heures avant mes camarades.
Puisque j’ai tant fait de vous dire que je tenais à passer un jour à Monterey, autant vaut compléter tout de suite ma confidence, et vous avouer que les yeux noirs d’une senorita étaient pour beaucoup dans cette décision prise à la hâte.