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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/129

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avec Mademoiselle Jeanne Girard, fille de M. J. B. Girard de Contrecœur.

Le fermier fut tellement surpris par ces dernières paroles de son fils, qu’il resta quelques instants sans pouvoir lui répondre. La fermière qui connaissait l’histoire des deux familles avait saisi immédiatement la gravité de la situation et la pauvre mère qui prévoyait la scène qui allait suivre, fondit en larmes en jetant un regard suppliant sur son mari pour le prier de rester calme. Le vieillard après avoir fait des efforts visibles pour surmonter son émotion, répondit d’une voix tremblante :

— Tu veux sans doute me parler, de cette jeune fille qui a travaillé à la fenaison avec son frère ?

— Oui mon père, cette jeune fille, sous les dehors de la paysanne, cache un cœur d’or et une intelligence peu commune. Son frère, comme elle, est un brave garçon qui mérite une position plus élevée que celle qu’il occupe aujourd’hui. J’ai appris à les connaître et à les estimer et après avoir réfléchi sérieusement avant de prendre une aussi grave décision, je viens demander votre consentement à mon union avec mademoiselle Girard.

— Avant de te répondre, mon fils, laisse-moi te dire que ta mère et moi, nous avions formé d’autres projets sur ton compte. Nous reposant sur