Aller au contenu

Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jusqu’à un certain point votre désintéressement et le sacrifice que vous avez fait pour l’amour de ma fille, mais ma longue expérience du passé m’a appris qu’il ne fallait jamais agir avec trop de précipitation dans des circonstances aussi sérieuses. Aussi, me permettrez-vous, de remettre à une époque plus éloignée le mariage que vous paraissez désirer si ardemment. Vous êtes jeune, et vous avez le temps d’attendre. Eh bien ! tout en vous donnant ma parole et mon consentement, vous me permettrez d’imposer une épreuve à votre constance. Attendez six mois. Consultez vos intérêts pécuniaires et voyez en même temps quels sont vos projets pour l’avenir. Vous l’avez dit vous-même, vous êtes fort et courageux et je suis certain d’avance que Dieu bénira les efforts d’un aussi brave garçon que vous l’êtes. Jeanne, en attendant, vous sera fidèle et lorsque vous reviendrez me la redemander je vous dirai : Elle est à vous, soyez heureux !

— Merci ! M. Girard, de ces bonnes paroles dont je comprends toute la sagesse et toute la prévoyance. Aussi avais-je pensé moi-même à vous proposer quelque chose de semblable. La saison des chantiers va bientôt commencer. Mon expérience de l’année dernière me fait espérer que je pourrai obtenir une position comme " fore-