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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/164

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dire plus d’un tiers du nombre total des membres de la race franco-canadienne en Amérique. Si ces chiffres sont corrects, et il est à peine permis d’en douter, il est facile de comprendre les effets désastreux de ce départ en masse de ses habitants, sur la prospérité matérielle du pays, et sur l’influence de la nationalité française dans la nouvelle confédération.

Les commencements de l’émigration canadienne aux États-Unis datent de cent ans et plus. Lors de l’invasion du Canada, en 1775, quelques familles canadiennes de Montréal et des paroisses voisines se rangèrent du côté des Américains, et après la défaite d’Arnold et la mort de Montgomery, émigrèrent dans les États de la Nouvelle-Angleterre pour échapper à la vengeance des Anglais. On trouve encore les traces de ces familles dans les villes de Lowell, New-Bedford, Dartmouth, Cambridge, Taunton, etc., etc. Leurs descendants ont généralement oublié la langue et les coutumes de leurs ancêtres, et leurs noms, plus ou moins « anglifiés » sont aujourd’hui difficiles à reconnaître comme provenant de souche française.

L’émigration de ces quelques familles fut cependant une exception que nous n’avons pas l’intention d’assimiler au mouvement général d’expa-