Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/174

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aux malheurs de l’orpheline, et il s’était fait un devoir de lui procurer ses conseils et son aide dans des circonstances aussi difficiles. Jeanne avait accepté avec reconnaissance les services de ce vieil ami de son père, et lorsque après la cérémonie funèbre elle avait repris en sanglotant la route de la chaumière, le docteur lui avait dit :

— J’ignore, mademoiselle, ce que vous prétendez faire maintenant, et quels sont vos projets pour l’avenir ; mais souvenez-vous que vous aurez toujours en moi un ami qui se fera un devoir de vous tendre la main lorsque vous jugerez à propos de lui demander ses conseils ou sa protection.

Et le bon docteur lui avait offert son bras pour la reconduire chez elle, tout en lui faisant des recommandations au sujet de sa santé qui paraissait avoir été affaiblie par les événements douloureux des dernières semaines. Jeanne avait remercié le brave homme avec effusion et lui avait promis de s’adresser à lui si le besoin s’en faisait sentir.

La pauvre enfant se trouvait seule, désormais, dans la chaumière où elle avait passé de si heureux moments en compagnie de son père et de son frère, et elle sentait la nécessité, soit d’aller vivre elle-même chez les étrangers jusqu’au retour de Pierre et de Jules, soit de louer la maison à quelque famille du voisinage, tout en se conser-