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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/232

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gissent. L’étranger qui veut prendre sa part du labeur nécessaire à l’avancement des progrès matériels et intellectuels du pays, est reçu, aux États-Unis, comme un frère ; quelles que soient sa croyance ou sa nationalité. Les portes de toutes les ambitions lui sont ouvertes, et ici comme ailleurs, c’est l’énergie, l’intelligence et l’amour du travail qui obtiennent le haut du pavé. L’ignorance, la paresse et le fanatisme n’ont leur place nulle part, et peut-être encore moins sous le drapeau de la république américaine qu’en aucune autre partie du monde.

On peut donc dire avec vérité que le Canadien-français émigré aux États n’a pas à se plaindre du peuple qui l’entoure, des capitalistes qui lui donnent du travail, ou du gouvernement qui le protège. Comme tout autre citoyen, l’émigré est forcé de faire la part des crises industrielles et commerciales, et si les jours qu’il traverse maintenant sont un peu sombres, il lui faut se consoler par la certitude qu’il doit avoir, de posséder sa part de soleil, lorsque les jours de prospérité ramènent le bonheur et le contentement parmi la classe ouvrière.