Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/237

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émargement au budget pour une somme de $50, 000. Le premier devoir du gouvernement fut de nommer des agents pour veiller à ce que les fonds fussent déboursés avec justice et discernement. Il y a maintenant trois ans que cette loi est inscrite sur le cahier des charges de la législature de Québec, les fonds sont épuisés, on se prépare à en demander d’autres, plus de 25, 000 Canadiens ont pris, depuis cette époque, la route de l’exil, et à peine a-t-on réussi à ramener au pays 25 familles qui aient décidé de s’y établir d’une manière définitive. Voilà, jusqu’à présent, les résultats de la loi de rapatriement.

Il n’appartient pas aux Canadiens des États-Unis, de vouloir enseigner aux hommes d’état du pays, le remède à apporter pour mettre un frein au flot d’émigration qui dépeuple les campagnes du Canada français, mais on peut facilement les mettre au courant de la position qu’occupent ici leurs compatriotes émigrés, des salaires qu’ils reçoivent, en un mot, des avantages matériels qui les ont engagés à s’établir dans les centres industriels. Et comme il existe, à Québec et à Ottawa, des ministres payés grassement pour étudier et résoudre les problèmes politiques, ils pourront alors, avec connaissance de cause, faire des comparaisons qui les mèneront à une intelligence raisonnée de la question du rapatriement.