Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/242

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moins 50%. En dépit de cet état de choses qui paraîtrait devoir paralyser les affaires, on a pu voir par les chiffres publiés plus haut, que l’ouvrier des filatures gagne actuellement un salaire qui lui permet de vivre, sinon dans le luxe et dans la richesse, au moins dans une aisance relative.

Comme on s’y attendait dans la famille Dupuis, les salaires du premier mois ne rapportèrent qu’une somme insignifiante, car il avait fallu que les jeunes filles se missent au courant des détails des travaux qu’on leur avait assignés. L’expérience d’un mois avait suffi, cependant, pour aplanir toutes les difficultés, et Marie et Joséphine dans la salle du tissage, et Jeanne comme fileuse avait fait des progrès qui les faisaient déjà ranger au nombre des bonnes ouvrières. Michel qui travaillait dans une salle voisine, avait pris un soin tout particulier pour aider Jeanne à surmonter les premières difficultés du filage, et le jeune homme s’était fait un plaisir de lui expliquer le mécanisme des bancs à broches sur lesquels se fait le filage de la chaîne des tissus.

Les salaires réunis du deuxième mois de travail produisirent une somme qui permit à M. Dupuis de payer la plus grande partie des dettes qu’il avait contractées pour ses frais d’installation, et