Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que où les voyageurs reprennent la route du pays allait bientôt arriver, et Jeanne s’attendait chaque jour à recevoir la nouvelle de leur retour à Contrecœur. M. Dupuis, sa femme et ses enfants partageaient son impatience, et l’on se faisait une fête, dans la famille, de souhaiter la bienvenue la plus cordiale à Jules Girard et à son ami Pierre Montépel.

Un mouvement destiné à faire époque dans l’histoire des populations franco-canadiennes des États-Unis, était alors en train de s’organiser dans le but d’aller célébrer à Montréal la fête de Saint-Jean-Baptiste, patron du Canada français. Toute la presse franco-canadienne du Canada et des États-Unis avait fait un appel énergique au patriotisme des Canadiens émigrés, et la démonstration promettait de prendre des proportions étonnantes. M. Dupuis qui suivait toujours avec intérêt les nouvelles du pays natal, avait fait part à sa famille de ces projets patriotiques, et son journal lui avait apporté le texte de l’invitation suivante adressée par la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal[1] à toutes les sociétés nationales des États-Unis :

  1. Ce document emprunté à un journal de l’époque, était signé de MM. L. O. Loranger, président, et Alfred Larocque, fils, secrétaire du comité d’organisation.