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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/261

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j’ai reçu, l’autre jour, la visite de Madame Montépel qui venait s’informer de la position de Jeanne depuis la mort de son père. Je lui racontai en détail les malheurs de la jeune fille, et je lui appris, ce qu’elle ignorait encore, les circonstances de son départ pour les États-Unis. Madame Montépel fondit en larmes en écoutant mon récit, et elle me chargea de faire part à Jeanne, des changements qui étaient survenus dans l’esprit de son mari, depuis le départ de Pierre pour les chantiers. Le vieillard abattu par la douleur, consentait à ce que le mariage eût lieu au retour de Pierre, et les nouveaux époux seraient les bienvenus dans la famille Montépel. En un mot, on désirait oublier les ennuis du passé pour ne plus s’occuper que du bonheur que promettait un avenir de contentement et de réconciliation. Veuillez, M. Dupuis, porter cette bonne nouvelle à notre chère Jeanne, et lui dire d’attendre avec patience les quelques jours qui la séparent encore de son frère et de son fiancé. Remettez-lui en même temps cette lettre de Pierre Montépel, et offrez-lui mes souhaits les plus affectueux pour son bonheur et sa prospérité.

— Soyez certain, Monsieur, répondit Michel, que personne au monde, plus que moi-même, ne saurait se réjouir des bonnes nouvelles que je vais