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VIII.

PIERRE ET JEANNE.

Ils se quittaient. — Dans un regard bien tendre
Tous deux venaient d’échanger un serment ;
Le Capitaine avait promis d’attendre
Et le bateau restait complaisamment. —
« Ajoute encore un mot, ma blonde belle,
Un mot d’adieu, le dernier, le plus doux ! »
« Vous emportez mon cœur, répondit-elle,
Car ma pensée est tout entière à vous ! »

(Benjamin Sulte.)

La fenaison allait finir bientôt. Les granges regorgeaient de la plus belle récolte de foin qu’avait encore moissonnée le fermier Jean-Louis Montépel. Aussi, le va-et-vient des nombreux employés dénotait-il l’abondance, et le contentement du maître. Les bateaux qui devaient transporter le fourrage à Montréal avaient jeté l’ancre près du quai du village, et toute une flotte attendait le moment de commencer les travaux du chargement.