Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/74

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— Jeanne, mon père, répondit Jules, me paraît approuver la démarche de M. Montépel. Mais comme nous n’avons voulu rien dire sans te consulter, j’ai invité mon ami Pierre, à venir demain prendre le dîner avec nous. Vous ferez sa connaissance et vous vous expliquerez vous-même avec lui. Je ne vous cacherai pas que je considère le fils Montépel comme un brave garçon, digne en tous points de l’amour de ma sœur ; mais quelle que soit votre décision, vous savez d’avance que vos enfants s’y soumettront.

— Je sais, mon cher Jules, que vous êtes, ta sœur et toi, de braves enfants qui ne m’avez jamais causé un moment d’inquiétude ou de peine. Je vais réfléchir à la nouvelle importante que tu viens de m’annoncer et demain nous en reparlerons en présence de M. Pierre Montépel.

Et le vieillard avait terminé la conversation en homme qui désirait en rester là, pour le moment. Jules malgré le ton amical des paroles de son père, sentait cependant que le vieillard avait observé une certaine réticence. Le jeune homme s’empressa de communiquer ses impressions à la pauvre Jeanne qui s’était éloignée pour ne pas gêner la conversation.

— Eh bien, frère, que t’a répondu papa ?

— Sois tranquille, petite sœur, et surtout un