Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/128

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haute sur le vieux pêcheur qui continuait tranquillement à refaire les mailles de son filet. Le vieillard leva les yeux, alors qu’il était trop tard pour parer un coup de poing qui l’atteignit en pleine figure, sans lui faire cependant grand mal.

Il fallut voir la transformation qui s’opéra dans toute la physionomie du père Louison à cet affront brutal. Il se redressa de toute sa hauteur, rejeta violemment le filet qu’il tenait des deux mains, et bondit comme une panthère sur l’audacieux qui venait de le frapper sans provocation.

Ses yeux lançaient des éclairs de colère, et avant qu’on eût pu l’en empêcher, il avait saisi son adversaire par les flancs et le soulevant comme il aurait fait d’un enfant, au-dessus de sa tête, et à la longueur de ses longs bras, il le lança avec une violence inouïe sur le sable de la grève, en poussant un mugissement de bête fauve.

Le pauvre diable, qui avait pensé s’attaquer à un vieillard impotent, venait