Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/130

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toujours dans les eaux qui lui montaient déjà jusqu’à la taille. Il n’allait plus si vite, mais il continua toujours jusqu’à ce qu’il en eût jusqu’aux aisselles ; alors, balançant le pauvre Rivet deux ou trois fois au-dessus de sa tête, il le plongea dans le fleuve, à une profondeur où il aurait fallu être bon nageur pour pouvoir regagner la rive.

Le vieillard parut ensuite hésiter un instant, comme pour bien s’assurer que sa victime était disparue sous les eaux, puis il regagna le rivage à pas mesurés et alla s’enfermer dans sa misérable cabine, sans qu’aucun des curieux qui se trouvaient sur son passage eût osé lever la main ou même ouvrir la bouche pour demander grâce pour la vie du malheureux Rivet.

Dès que le père Louison eut disparu, tous se précipitèrent cependant vers les canots qui se trouvaient là, pour voler au secours du noyé qui n’avait pas encore reparu à la surface. Mais l’émotion du moment empêchait plutôt qu’elle n’accélérait les mouvements de ces hommes