Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/69

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disparut dans la forêt. Mon défunt père n’osa pas la poursuivre, mais il mit la patte dans son sac et rentra au camp pour panser ses blessures qui, bien que douloureuses, ne présentaient cependant aucun danger. Le lendemain, lorsqu’il s’informa de la sauvagesse, il apprit qu’elle était partie, pendant la nuit, avec son père, et personne ne connaissait la route qu’ils avaient prise. Mais jugez de l’étonnement de mon défunt père lorsqu’en fouillant dans son sac pour y chercher une patte de loup, il y trouva une main de sauvagesse, coupée juste au-dessus du poignet. C’était tout bonnement la main de la coquine qui s’était transformée en loup-garou pour boire son sang et l’envoyer chez le diable sans lui donner seulement le temps de faire un acte de contrition. Mon père ne parla pas de la chose aux sauvages du camp, mais son premier soin, en descendant à St-François, le printemps suivant, fut de s’informer de la sauvagesse qui était revenue au village, prétendant avoir perdu la main droite dans un piège à car-