Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/79

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et il partit à l’avance pour aller farauder sa prétendue jusqu’à l’heure du départ.

Je devais le prendre en passant, sur les huit heures du soir, et, pour tuer le temps, j’allai rencontrer des connaissances chez Jalbert, chez Gagnon et chez Guilmette, où nous payâmes chacun une tournée, sans cependant nous griser sérieusement ni les uns ni les autres. La journée avait été belle, mais sur le soir, le temps devint lourd et je m’aperçus que nous ne tarderions pas à avoir de l’orage. Je serais bien parti vers les six heures, mais j’avais donné rendez-vous au grand Sem à huit heures et je ne voulais pas déranger un garçon qui gossait sérieusement et pour le bon motif. J’attendis donc patiemment et je donnai une bonne portion à ma pouliche, car j’avais l’intention de retourner à Lanoraie sur un bon train. À huit heures précises, j’étais à la petite rivière, chez le père Laviolette, où il me fallut descendre prendre un coup et saluer la compagnie. Comme on ne part jamais sur une seule jambe, il fallut en prendre un deuxième