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LETTRES DE VOYAGE

ville la plus importante de l’Afrique romaine. Les lettres et le christianisme y firent de rapides progrès, et furent illustrés par Apulée, Arnobe, Tertullien, St. Cyprien et St. Augustin.

En 439 avant Jésus-Christ, les Vandales s’emparèrent de Carthage ; mais Bélisaire la recouvra sous Justinien (534). Enfin les Arabes la prirent en 698 et la détruisirent définitivement.

Les Phéniciens donnèrent d’abord à la nouvelle ville le nom de Byrsa, mot qui paraît signifier tour et forteresse, et M. Victor Guérin, que j’ai déjà cité, en fait la description suivante :

Quand la population se fut accrue, Byrsa devint une acropole. Autour d’elle les maisons se groupèrent en cercle, comme autour d’un refuge toujours prêt. On s’étendit vers les ports, puis sur toute la plage ; enfin en passant derrière la petite montagne de Sidi Bou-Said, on alla rejoindre encore la mer. De ce côté la plaine était fertile, les puits fréquents, l’irrigation facile ; les riches bâtirent des maisons entourées de haies vives et de frais jardins. C’était le quartier de Megara. Ainsi se forma une ville qui comptait après quelques siècles de sept à huit lieues de tours et qui prit le nom de Karthad-Hadtha, la ville nouvelle, Carchédoa en grec, Carthage en latin.

Byrsa fut fortifié dès sa fondation ; plus tard des cons-