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LETTRES DE VOYAGE

mes, aux couleurs brillantes et aux modes exotiques, tranchaient sur les longs manteaux noirs dans lesquels se drapent les caballeros ; et c’était vraiment une scène bien pittoresque que présentaient les quais animés par les allures vives et les conversations démonstratives de ces populations méridionales. Dans l’après-midi, il y eut cirque suivi du dernier acte de rigueur, le toro embolado. On sait que dans toutes les villes d’Espagne, il y a de grandes arènes où ont lieu les courses de taureaux chaque dimanche, pendant la belle saison. Pendant les mois d’hiver, on supprime les véritables combats de taureaux, mais on continue à présenter régulièrement au peuple, comme dessert obligé de tous les amusements en plein air, un taureau dont les cornes ont été rendues plus ou moins inoffensives, en y fixant des boules de cuivre. On lâche l’animal dans l’arène et tous les gamins de l’endroit s’y précipitent. On agace le taureau avec des manteaux aux couleurs brillantes et alors celui-ci fait tout son possible pour se venger sur ses ennemis qu’il poursuit et qu’il atteint souvent sans pouvoir leur faire grand mal, grâce à leur adresse et à leur habitude de ces scènes vraiment comiques. Il arrive