Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
281
LETTRES DE VOYAGE

hautes du monde entier. On monte jusqu’aux cloches par une succession de rampes en pente douce, séparées par dix-huit paliers, sur lesquels on pourrait fort bien conduire un cheval. Un escalier tournant, en pierre, conduit à la lanterne, d’où l’on jouit, sur le pays environnant, d’une vue magnifique.

Nous prenons à cinq heures du soir la route de Ciudad Real et de Cordoue en passant de nuit par Chinchilla, Albacete, et Manzanarès.

Cordoue, 3 février.

Les chemins de fer espagnols circulent avec une lenteur désespérante et un parcours qui se ferait en Amérique en six heures, en prend au moins douze en Espagne. — Et il n’y a pas de sleeping-cars sur les routes du midi, ce qui fait qu’on est forcé à voyager de nuit dans les wagons de première classe qui sont cependant assez confortables ; mais on n’y repose guère.

Nous nous arrêtons pendant trois heures à Ciudad-Real, ville de 12,000 habitants, située dans une plaine d’agréable aspect. Cette ville jadis florissante est aujourd’hui peu animée et des quartiers entiers, autrefois populeux, sont maintenant inhabités. Elle fut le berceau de la Ste. Hermandad. On y remarque la