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Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/133

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pense de la table était presque doublée, sans qu’elle fût mieux servie, parce qu’il se faisait un gaspillage de toutes les provisions. M. de Saint-Alme, accoutumé aux attentions délicates, aux soins empressés d’une femme qui l’adorait, ne pouvait se faire à la négligence de ses gens ; il ne trouvait jamais sous sa main les choses dont il avait besoin ; il était contrarié du matin au soir. Quoique toutes ces considérations lui fissent sentir plus vivement la perte de son épouse et augmentassent ses regrets, elles lui firent aussi naître l’idée de la remplacer, et de mettre à la tête de sa maison une femme intéressée à sa prospérité. Son cœur se révolta d’abord contre ce projet ; mais, l’ayant mûri par de sérieuses réflexions, il prit un parti décisif, se promettant bien de ne consulter