Aller au contenu

Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prisonnier. Cette dame, que je nommerai la comtesse de N…, soutenait son malheur avec une noble fermeté. La seule chose qui lui paraissait difficile à supporter, était cette privation absolue de toute société : son âme aimante sentait le besoin d’un cœur où elle pût épancher les peines du sien. Elle laissa pénétrer sa pensée au gouverneur du château, qui, touché de compassion pour cette illustre infortunée, lui promit de solliciter pour elle la permission d’avoir une compagne) ; il lui fit espérer qu’en offrant de grands avantages à celle qui voudrait partager sa captivité, elle pourrait trouver une jeune personne que l’indigence déciderait à faire le sacrifice de sa libertés. Cet espoir donna quelque consolation à la comtesse. Le gouverneur lui tint