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Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/35

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disposer, cela ne suffisait pas à la subsistance de trois personnes, dont deux étaient en proie à des maux cruels, et ne pouvaient rien pour elles-mêmes. Ce fut dans cette position désespérée, que Constance lut dans un journal l’article dont j’ai fait mention au commencement de cette histoire. Elle vit sur-le-champ ce que son devoir exigeait d’elle, et ne balança pas à le remplir. J’ai donc entre mes mains, dit-elle, la vie des auteurs de mes jours, vingt années de la mienne vont leur assurer tous les secours dont ils ont besoin ; je prolongerai leur existence, et du fond de ma prison je veillerai sur ces chers objets de ma tendresse. Combien il m’en coûtera de m’en séparer ! ce sacrifice m’est plus pénible que celui de ma liberté. Dieu puissant ! qui daigne m’offrir un moyen