put s’empêcher de lui faire quelques observations. — Avez-vous bien réfléchi, mademoiselle, avant de prendre cette étrange résolution ? Aimable et jeune comme vous l’êtes, n’avez-vous aucun autre moyen d’échapper à l’infortune ? peut-être ignorez-vous à quoi vous vous engagez : une fois que vous aurez mis le pied dans l’appartement de madame la comtesse, vous ne verrez d’êtres vivans qu’elle et le geôlier qui lui apporte ses repas ; vous renoncerez à votre famille, à vos amis ; vous n’aurez d’autre liberté que celle de vous promener une heure par jour sur une terrasse d’une prodigieuse élévation ; enfin, vous allez ensevelir vos beaux jours dans le séjour de la tristesse et des larmes. — J’étais instruite, monsieur, de tout ce que vous venez de me dire ; mais rien
Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/38
Apparence