Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/128

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J’entends, est bon…

BAZILE… à garder.

BARTHOLO, surpris. Ah ! ah !

BAZILE. Oui, j’ai arrangé comme cela plusieurs petits proverbes avec des variations. Mais allons au fait : à quoi vous arrêtez-vous ?

BARTHOLO. En ma place, Bazile, ne feriez-vous pas les derniers efforts pour la posséder ?

BAZILE. Ma foi non, docteur. En toute espèce de biens, posséder est peu de chose ; c’est jouir, qui rend heureux ; mon avis est qu’épouser une femme dont on n’est point aimé, c’est s’exposer…

BARTHOLO. Vous craindriez les accidents ?

BAZILE. Hé, hé, Monsieur… on en voit beaucoup cette année. Je ne ferais point violence à son cœur.

BARTHOLO. Votre valet, Bazile. il vaut mieux qu’elle pleure de m’avoir, que moi je meure de ne l’avoir pas.

BAZILE. il y va de la vie ? Épousez, docteur, épousez.

BARTHOLO. Ainsi ferai-je, et cette nuit même.

BAZILE. Adieu donc… Souvenez-vous, en parlant à la pupille, de les rendre tous plus noirs que l’enfer.

BARTHOLO. Vous avez raison.

BAZILE.