Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/131

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Par le temps affreux qu’il fait, vous ne reposerez pas, et j’ai des choses très pressées à vous dire.

ROSINE. Que me voulez-vous, Monsieur ? N’est-ce donc pas assez d’être tourmentée le jour ?

BARTHOLO. Rosine, écoutez-moi.

ROSINE. Demain je vous entendrai.

BARTHOLO. Un moment, de grâce !

ROSINE, à part. S’il allait venir !

BARTHOLO lui montre sa lettre. Connaissez-vous cette lettre ?

ROSINE la reconnaît. Ah ! grands dieux !…

BARTHOLO. Mon intention, Rosine, n’est point de vous faire de reproches : à votre âge, on peut s’égarer ; mais je suis votre ami ; écoutez-moi.

ROSINE. Je n’en puis plus.

BARTHOLO. Cette lettre que vous avez écrite au comte Almaviva !…

ROSINE, étonnée. Au comte Almaviva !

BARTHOLO. Voyez quel homme affreux est ce comte : aussitôt qu’il l’a reçue, il en a fait trophée. Je la tiens d’une femme à qui il l’a sacrifiée.

ROSINE. Le comte Almaviva !…

BARTHOLO.