Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/237

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Par quelle vertu ? (lui montrant le taffetas) ceci vaut mieux.

CHÉRUBIN hésitant.

Quand un ruban…. a serré la tête…. ou touché la peau d’une
personne….

LA COMTESSE coupant la parole.

…. ! Étrangère, il devient bon pour les blessures ? J’ignorais cette
propriété. Pour l’éprouver, je garde celui-ci qui vous a serré le bras.
À la première égratignure…. de mes femmes, j’en ferai l’essai.

CHÉRUBIN pénétré.

Vous le gardez, et moi je pars.

LA COMTESSE.

Non pour toujours.

CHÉRUBIN.

Je suis si malheureux !

LA COMTESSE émue.

Il pleure à présent ! c’est ce vilain Figaro avec son pronostic !

CHÉRUBIN exalté.

Ah ! je voudrais toucher au terme qu’il m’a prédit ! sûr de mourir à
l’instant, peut-être ma bouche oserait….

LA COMTESSE l’interrompt et lui essuie les yeux avec son mouchoir.

Taisez-vous, taisez-vous, enfant. Il n’y a pas un brin de raison dans
tout ce que vous dites. (On frappe à la porte, elle élève la voix.)
Qui frappe ainsi chez moi ?
SCÈNE