Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/263

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Est-ce que je le connais ?

LE COMTE.

Vous résistez !

BAZILE.

Je ne suis pas entré au château pour en faire les commissions.

LE COMTE.

Quoi donc ?

BAZILE.

Homme à talent sur l’orgue du village, je montre le clavecin à Madame, à
chanter à ses femmes, la mandoline aux pages ; et mon emploi, surtout,
est d’amuser votre compagnie avec ma guitare, quand il vous plaît me
l’ordonner.

GRIPE-SOLEIL s’avance.

J’irai bien, Monsigneu, si cela vous plaira ?

LE COMTE.

Quel est ton nom et ton emploi ?

GRIPE-SOLEIL.

Je suis Gripe-Soleil, mon bon signeu ; le petit patouriau des chèvres,
commandé pour le feu d’artifice. C’est fête aujourd’hui dans le
troupiau ; et je sais ous-ce-qu’est toute l’enragée boutique à procès du
pays.

LE COMTE.

Ton zèle me plaît ; vas-y ; mais vous, (à Bazile) accompagnez Monsieur
en jouant de la guitare, et chantant pour l’amuser en chemin ; il est de
ma compagnie.

GRIPE-SOLEIL joyeux.

Oh, moi, je suis de la…

(Suzanne l’apaise de la main en lui montrant la Comtesse.)

BAZILE surpris.

Que j’accompagne Gripe-Soleil en jouant ?