Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/274

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 COMTE.

Quel motif avait la Comtesse pour me jouer un pareil tour ?

FIGARO.

Ma foi, Monseigneur, vous le savez mieux que moi.

LE COMTE.

Je la préviens sur tout, et la comble de présens.

FIGARO.

Vous lui donnez, mais vous êtes infidèle. Sait-on gré du superflu à qui
nous prive du nécessaire ?

LE COMTE.

…Autrefois tu me disais tout.

FIGARO.

Et maintenant je ne vous cache rien.

LE COMTE.

Combien la Comtesse t’a-t-elle donné pour cette belle association ?

FIGARO.

Combien me donnâtes-vous pour la tirer des mains du Docteur ! tenez,
Monseigneur ; n’humilions pas l’homme qui nous sert bien, crainte d’en
faire un mauvais valet.

LE COMTE.

Pourquoi faut-il qu’il y ait toujours du louche en ce que tu fais ?

FIGARO.

C’est qu’on en voit par-tout quand on cherche des torts.

LE COMTE.

Une réputation détestable !

FIGARO.

Et si je vaux mieux qu’elle ? y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent
en dire autant ?

LE COMTE.