Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/292

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 du tribunal, je
demande qu’avant faire droit sur l’autre affaire, il soit prononcé sur
celle-ci.

LE COMTE s’assied.

Non, Greffier, je ne prononcerai point sur mon injure personnelle ; un
juge espagnol n’aura point à rougir d’un excès, digne au plus, des
tribunaux asiatiques ; c’est assez des autres abus ! J’en vais corriger un
second en vous motivant mon arrêt : tout juge qui s’y refuse, est un
grand ennemi des lois ! Que peut requérir la demanderesse ? mariage à
défaut de paiement ; les deux ensemble impliqueraient.

DOUBLE-MAIN.

Silence, Messieurs.

L’HUISSIER, glapissant.

Silence.

LE COMTE.

Que nous répond le défendeur ? qu’il veut garder sa personne ; à lui
permis.

FIGARO, avec joie.

J’ai gagné.

LE COMTE.

Mais comme le texte dit : laquelle femme je paierai à la première
réquisition, ou bien j’épouserai, &c. La cour condamne le défendeur à
payer deux mille piastres fortes à la demanderesse, ou bien à l’épouser
dans le jour. (il se lève.)

FIGARO stupéfait.

J’ai perdu.

ANTONIO, avec joie.

Superbe arrêt.

FIGARO.

En quoi superbe ?