il montre ses doigts
écartés) et je les retenais bêtement ! vas te promener la honte ! je veux
rire et pleurer en même temps ; on ne sent pas deux fois ce que
j’éprouve. (il embrasse sa mère d’un côté, Suzanne de l’autre.)
MARCELINE.
O mon ami !
SUZANNE.
Mon cher ami !
BRID’OISON s’essuyant les yeux d’un mouchoir.
Eh bien ! moi ! je suis donc bê-ête aussi !
FIGARO exalté.
Chagrin, c’est maintenant que je puis te défier ; atteins-moi, si tu
l’oses, entre ces deux femmes chéries.
ANTONIO, à Figaro.
Pas tant de cajoleries, s’il vous plaît. En fait de mariage dans les
familles, celui des parens va devant, savez. Les vôtres se baillent-ils
la main ?
BARTHOLO.
Ma main ! puisse-t-elle se dessécher et tomber, si jamais je la donne à
la mère d’un tel drôle !
ANTONIO, à Bartholo.
Vous n’êtes donc qu’un père marâtre ? (à Figaro) En ce cas, not’
galant, plus de parole.
SUZANNE.
Ah ! mon oncle…
ANTONIO.
Irai-je donner l’enfant de not’sœur à sti qui n’est l’enfant de
personne ?
BRID’OISON.
Est-ce que cela-a se peut, imbécille ? on-on est toujours l’enfant de
quelqu’un.
ANTONIO.
Tarare !… il ne l’aura jamais. (il sort.)
SCÈNE
Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/301
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