qui donc en a-t-il de se fâcher ? je m’en vais.
FIGARO, l’arrêtant.
Non, non, je badine ; tiens, ta petite épingle est celle que Monseigneur
t’a dit de remettre à Suzanne, et qui servait à cacheter un petit papier
qu’il tenait ; tu vois que je suis au fait.
FANCHETTE.
Pourquoi donc le demander, quand vous le savez si bien ?
FIGARO, cherchant.
C’est qu’il est assez gai de savoir comment Monseigneur s’y est pris
pour t’en donner la commission.
FANCHETTE, naïvement.
Pas autrement que vous ne dites : tiens, petite Fanchette, rends cette
épingle à ta belle cousine, et dis-lui seulement que c’est le cachet des
grands maronniers.
FIGARO.
Des grands ?…
FANCHETTE.
Maronniers. Il est vrai qu’il a ajouté : prends garde que personne ne
te voie.
FIGARO.
Il faut obéir, ma cousine : heureusement personne ne vous a vue. Faites
donc joliment votre commission ; et n’en dites pas plus à Suzanne que
Monseigneur n’a ordonné.
FANCHETTE.
Et pourquoi lui en dirais-je ? il me prend pour un enfant, mon cousin.
(Elle sort en sautant.)
SCÈNE
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