Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/57

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Pour douze heures seulement !

FIGARO. En occupant les gens de leur propre intérêt, on les empêche de nuire à l’intérêt d’autrui.

LE COMTE. Sans doute. Eh bien ?

FIGARO, rêvant. Je cherche dans ma tête si la pharmacie ne fournirait pas quelques petits moyens innocents…

LE COMTE. Scélérat !

FIGARO. Est-ce que je veux leur nuire ? ils ont tous besoin de mon ministère. Il ne s’agit que de les traiter ensemble.

LE COMTE. Mais ce médecin peut prendre un soupçon.

FIGARO. il faut marcher si vite, que le soupçon n’ait pas le temps de naître. Il me vient une idée : le régiment de Royal Infant arrive en cette ville.

LE COMTE. Le colonel est de mes amis.

FIGARO. Bon. Présentez-vous chez le docteur en habit de cavalier, avec un billet de logement ; il faudra bien qu’il vous héberge ; et moi, je me charge du reste.

LE COMTE. Excellent !

FIGARO. il ne serait même pas mal que vous eussiez l’air entre deux vins…

LE COMTE. A quoi bon ?